Présentation de la Grappe Huilerie de Bobo-Dioulasso

PRESENTATION DE LA GRAPPE HUILERIE DE BOBO-DIOULASSO

CONTEXTE

Face aux défis économiques et sociaux du Burkina Faso, le Gouvernement s’est engagé à booster la croissance économique afin de mieux lutter contre la pauvreté. Pour ce faire, tirant leçon des politiques publiques passées et pour une exploitation optimale des potentialités et opportunités des régions, il a opté pour une politique économique territoriale basée sur la promotion des Grappes d’Entreprises, des Pôles de Croissance et  des Zones économiques spéciales.

Ainsi c’est avec l’appui de la CPCCAF, de l’OIF et de l’AFD que la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a entamé depuis 2011, l’implémentation de la démarche grappe d’entreprises, comme stratégie d’appui à la structuration et au développement des PMI/PME au Burkina Faso. Cet appui a permis à la CCI-BF de faire des études préliminaires, d’identifier trois pré-grappes susceptibles d’être organisées sous forme de grappes d’entreprises et d’appuyer ces pré-grappes à l’élaboration de leurs stratégies de développement et de leurs plans d’opérationnalisation. Par la suite de nombreuses initiatives ont été développées par la CCI-BF en vue de mobiliser les ressources nécessaires pour financer l’opérationnalisation des grappes identifiées.

Face aux difficultés de trouver les ressources financières requises et dans la mesure où cette stratégie d’appui aux entreprises s’inscrivait en droite ligne de la politique de développement  du gouvernement, l’Etat a décidé, à travers le Ministère de l’Economie et des Finances et la Direction Générale des Pôles de Croissance et de l’appui à la décentralisation, d’apporter un appui financier ponctuel pour l’opérationnalisation de la grappe huilerie de Bobo-Dioulasso en vue d’en faire une grappe école dont l’expérience de mise en œuvre pourrait être capitalisée pour l’opérationnalisation des autres grappes mais aussi pour développer une stratégie nationale de grappes d’entreprises.

Cet appui de l’Etat s’est fait sous l’avis et le suivi technique du GTI-grappes d’entreprises mise en place par le gouvernement pour coordonner la politique nationale en matière de grappe d’entreprise et dont la CCI-BF et la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF) coprésident.

Le choix de la grappe huilerie pour servir de grappe pilote au Burkina Faso se justifie par les enjeux que présente le corps d’activité des entreprises de cette grappe (la production d’huile alimentaire à base de graine de coton) pour le développement du pays et la lutte contre la pauvreté. En effet, l’économie burkinabé connaît de nombreuses insuffisances dans les domaines de la transformation et de la valorisation des ressources locales. Parmi les produits locaux non suffisamment transformés se trouve en bonne place le coton qui constitue cependant une spéculation stratégique pour l’économie du pays. Cette spéculation, dont le Burkina Faso fait partie des premiers producteurs en Afrique, constitue la principale culture de rente et a été pendant longtemps le premier produit d’exportation du pays et fait vivre directement et indirectement près de quatre (4) millions de personnes sur toute sa chaine de production et de valorisation. Ce projet de grappes permettra à terme de créer plus de la valeur ajoutée pour cette ressource locale et de réduire les importations d’huile alimentaire du pays.

  1. Aperçu générale de la Grappe

Après l’adoption de la note de cadrage de la grappe huilerie par Comité National de Pilotage des Pôles de Croissance à sa session du 28 févier 2014 sous le thème « Dynamiser la compétitivité des PME/PMI par l’approche grappe d’entreprises afin d’accroitre leur contribution à la croissance économique et à la création d’emplois: stratégie pour l’implémentation de la grappe huilerie de Bobo-Dioulasso »

La grappe huilerie de Bobo-Dioulasso (GHB)  s’est constituée   autour de l’activité des huileries dans un rayon de 100 km autour de Bobo-Dioulasso, avec 20% maximum des participants en dehors de la localité ce qui représente environ une centaine d’huileries auxquelles s’ajoutent toutes les autres entreprises et institutions publiques liées à cette activité suite aux initiatives de structuration de la filière prise par le groupement GTPOB et aux décisions du « noyau leader » de la pré-grappe rassemblant 15 représentants de entreprises et institutions  ayant bénéficié des appuis de la CCI-BF, et du GTI grappe d’entreprise.

I.1 Objectifs et principes de la Grappe Huilerie de Bobo

Objectifs

L’objectif de la Grappe est de dégager des gains pour les entreprises et pour le territoire, par le développement économique de la filière huilerie de Bobo- Dioulasso.

Pour ce faire les formes d’action suivantes sont retenues dans le cadre des activités :

  • Organiser un cadre de concertation et de coordination qui permette d’optimiser les synergies entre les différentes catégories d’acteurs de la filière
  • Mettre en œuvre des projets collaboratifs territoriaux, qui impactent l’ensemble de la compétitivité de la filière
  • Mettre en œuvre des projets collaboratifs de groupements, qui amènent des groupes d’entreprises à coopérer pour relever leurs défis communs prioritaires

 Principes structurants de la Grappe Huilerie de Bobo

  • Toutes les catégories d’acteurs privés et publics concernés par le développement de la filière huilerie sont invités à participer à la grappe en tant que parties prenantes
  • La grappe ne se substitue jamais à l’activité des organismes qui en font partie, elle leur apporte un espace de coordination qui soutient et amplifie leurs actions
  • La grappe est un système évolutif et ouvert qui cherche en permanence à inclure de nouveaux participants éligibles, et vise à coordonner tout l’univers de la filière
  • La coordination de la grappe vise en permanence à faire croître le niveau de confiance et de coopération entre les acteurs, en gérant les tensions et conflits d’intérêts
  • La grappe se structure de « bas en haut » en privilégiant l’émergence des capacités d’auto-organisation des acteurs et d’un leadership par le secteur privé lui-même
  • La construction de la confiance entre les acteurs de la grappe nécessite d’établir un cadre transparent et équitable dans lequel les acteurs peuvent pratiquer un jeu gagnant-gagnant
  • La grappe privilégie l’engagement de ses membres, tout en faisant appel aux appuis conseil nécessaires à son développement, et aux services d’un coordinateur
  • La grappe recherche activement les subventions publiques qui peuvent soutenir ses activités, notamment lorsque celles-ci contribuent au développement du territoire
  • La grappe encourage le développement d’une logique d’autofinancement des actions par les acteurs économiques qui en tirent directement profit
  • A terme, il s’agit en effet que les acteurs valorisent la valeur ajoutée apportée par la coopération au sein de la grappe, et contribuent ainsi à sa pérennité.

 

 

 

 

 

 

 

 

I.2 Organes de la Grappe

La grappe est une Association sans but lucratif, pouvant recevoir des fonds publics et privés, et accueillir les structures publiques

Reconnu sous : RECEPISSE D’ASSOCIATION N° 0264/MATS/RHBS/GBD/SG/BE DU 14/10/2014      COMPTE BOA : N° 00226007000105

Les Membres

Les membres de l’Association sont les entreprises, associations, groupements professionnels et institutions ayant une existence légale. La grappe dispose d’un statut et un règlement Intérieur reflétant les principes structurants ci- dessus.

Elle est un cadre organisationnel qui puisse évoluer au cours du temps et se diversifier pour accueillir d’autres formes juridiques au service des projets collaboratifs. Le style de  management est fortement participatif, avec des leaders au service des intérêts collectifs et son leadership est majoritairement assuré par les acteurs du secteur privé.

La grappe est composée d’entreprises qui adhérent à titre individuel, y compris lorsqu’elles sont membres d’un groupement lui-même adhérant. On distingue 3 catégories de membres:

  • Les entreprises principales (huileries) et leurs groupements avec comme critère: disposer de l’autorisation de produire par les autorités ;
  • Les entreprises privées, groupements et associations, liés à l’activité avec comme critère: participer ou contribuer à développer l’activité de la filière huileries et
  • Les institutions publiques et parapubliques partenaires ayant comme critère: soutenir ou être concerné par l’activité de la filière.

Gouvernance de la Grappe

La gouvernance de la grappe est assurée par :

Un Noyau leader: le Conseil d’Administration, élu par l’AG de l’Association qui joue le rôle de comité de coordination stratégique de la grappe ;

Une Direction: le CA confie la direction à un Bureau exécutif, assisté par un coordinateur professionnel

Un Equilibre de représentativité: le CA comprend 3 collèges:

  •   Entreprises principales : 40% des sièges
  •   Autres entreprises liées : 30% des sièges
  •   Institutions publiques: 30% des sièges

Style de management: l’Association applique des pratiques participatives, avec un mode de décision au consentement et promeut les leaders qui s‘engagent au service des projets.

Actions et résultats remarquables

  • Nombre important d’adhérents
  • Implication de l’ensemble des métiers de la filière
  • Définition des priorités en matière de plan d’action à court et moyen terme de manière participatif
  • Recrutement et installation d’un coordonnateur professionnel
  • Formation des bureaux d’études sur la démarche Grappe d’Entreprises
  • Acquisition d’un siège sis à Bobo-2010
  • Mise en place des groupes de réflexions thématiques innovantes
  • Mise en œuvre d’un processus d’émergence des projets collaboratifs de manière participative
  • Participation dans les réseaux d’échanges en Afrique.